Plainte-Giono-mistral-années 90...
Hier matin, j’ai enfin déposé plainte pour le vol de mon sac à main. La police ne m’ayant jamais rappelé suite à ma pré-plainte en ligne et celle-ci n’étant valable qu’un mois, j’aurais pu attendre longtemps comme ça… J’ai finalement attendu plus de 2h30 au commissariat et la policière qui m’a reçu était hyper froide, mais au moins c’est fait. Je ne devrais pas tarder à être remboursée par mon assurance pour les frais (exhorbitants) de serrurier. Même si le remboursement ne sera pas intégral. Ce matin j’ai également fait la déclaration de perte de mon sac aux objets trouvés de Marseille. Pourquoi n’y ai-je pas pensé avant ? Mystère… (C’est la policière qui m’a demandé si je l’avais fait. Je me suis sentie bien bête.)
En ce moment, je vais plutôt bien. Text(ure) avance à grands pas. Avec Célia nous avons plein d’idées : des contreparties sympas pour les contributeurs à la campagne Ulule, qui j’espère seront nombreux, des partenariats artistiques, notament avec mon frère, une communication régulière sur Insta et Tik-Tok (même si j’avoue Tik-Tok ce sera Célia, moi je ne veux pas m’en occuper), et une vocation à évoluer en maison d’édition poétique. Je n’ai d’ailleurs absolument pas avancé sur mes projets personnels : mon recueil sur la filiation, mon recueil sur les animaux, mon récit fragmenté Heureux qui comme Ulysse, et plus récemment, un recueil de poésie sur les souvenirs d’été. C’est une idée qui m’enthousiamse depuis quelques mois : un recueil hanté par cette nostalgie des étés d’enfance, de sable coincé dans les sandales, d’embruns salés qui parsèment le duvet corporel, de trajets en voiture avec Nostalgie lancée à fond, d’arrêts sur les aires d’autoroute pour grapiller un sandwich triangle, un café… Ces étés là, qui ne reviendront pas. Je veux en saisir l’essence, la moelle et que ça résonne chez chaque lecteur.
J’ai une petite inquiétude concernant une grossesse non désirée. N’ayant plus mes règles à cause de la pilule, je n’ai pas de repères sur mon cycle… Aujourd’hui j’ai un spotting inattendu. Mais tout à l’heure j’ai justement rendez-vous chez le médecin, afin de me refaire prescire cette fichue pilule… J’hésite à arrêter, à faire confiance à la nature, à écouter mon corps, à observer mes cycles et à ajuster ma contraception en fonction. C’est à dire reprendre le préservatif quand je suis en ovulation et l’enlever quand il n’y a pas de risque. Ça veut dire attendre trois mois et me protéger à chaque fois afin d’être sûre de mon cycle avant de passer à ce mode de contraception "ancestral", naturel et… risqué ! Mais j’en ai marre de me bourrer d’hormones. Sans parler des effets secondaires. J’en parlerai de toute façon à S. même si je sais qu’il va me dire que c’est mon corps et mon choix. D’un autre côté, j’ai peur que si on se protège de nouveau, ça veuille dire symboliquement que l’on n’est pas exclusif. Je n’ai pas envie de ça maintenant. Pour l’instant je n’ai envie qu’il ne voit que moi. Qu’il ne désire que moi. Ce qui est plutôt hypocrite de ma part car je sais que, dés l’instat où Yassine arrivera à Marseille, il est évident qu’il se passera des "choses" entre lui et moi. Notre relation à distance a été trop intense, trop passionnée pour qu’on ne se saute pas dessus quand on se verra enfin. Pour l’heure, je me sens de plus en plus liée à S. Bien qu’il soit assez fermé parfois, froid même. Il lui faut toujours un petit laps de temps avant de s’ouvrir quand on se voit. J’ai remarqué ça chez lui. Dimanche, nous sommes allé dans une petite galerie voir une exposition photo sur la Camargue, notament sur le pélerinage des Saintes-Maries de la Mer. Nous avons discuté avec les photographe et ça nous a trop donné envie d’aller faire un tour en Camargue. Quand j’aurai la voiture, il m’a dit… Je vois qu’il se projette, timidement, avec moi. Puis nous sommes allé à la Friche Belle de Mai pour deux expo d’art contemporain. Dans l’une d’elle (celle des élèves de l’école des Beaux-Arts de Marseille), une oeuvre m’a interpelé : un grand panneau de plastique orange transparent, découpé en lamelles, sur lequel était peint une scène d’extèrieure remplie, entre autres, d’héoliennes, et où un personnage, de dos, se tenait debout prêt d’un chien et entouré de ventilateurs. Ce personnage c’était Papillon ! Je l’ai reconnu tout de suite. La même silhouette, le même dos large, les même cheveux, la même boucle d’oreille, la même obession pour les ventilateurs. Mon coeur s’est serré, bien-sur, mais je n’ai rien laissé voir. Ni à S ni à moi. Plus tard, nous avons pris un verre sur le toit des Réformés, la lumière automnale sur Marseille était divine, la température fraîche et agréable. Et nous avons testé un nouveau restaurant. Une immense bibliothèque occupait une large partie de la salle. À porté de ma main, Que ma joie demeure, de Giono. Je voulais le voler. S m’a dit qu’il me l’offrirait. Mais je préfère les exemplaires d’occasion… S’en est suivi une longue discussion sur Giono et sur Un roi sans divertissement dont S garde un bon souvenir. Le sang sur la neige, c’est bien-sur ce qui nous a marqué tous les deux. Le livre est maintenant chez moi. En haut de ma branlante pile à lire. L’édition est de 1973 et le jaspage orange criard. Ce soir là, j’ai demandé à S si l’odeur de ma chatte l’excitait. Oui, il m’a dit, j’adore ta chatte, je pourrai la lècher des heures.
"C’était une nuit extraordinaire.
Il y avait eu du vent, il avait cessé, et les étoiles avaient éclaté comme de l’herbe. "
Et depuis cet incipit, le mistral souffle sans discontinuer. Je n’en peux plus.
Jeudi soir, j’ai une soirée Années 90 aux Docks avec les gens de Timeleft. C’est Marc qui m’a invité. Ça va être sympa je pense. C’est près de chez S donc je vais lui demader si je peux dormir chez lui après.