Des raisins blancs dans un bol en porcelaine. Les fleurs jaunes et orangées d'un bouquet de soleil que Papillon m'a offert il y a peu. Une tisane au gingembre. Le recueil de poésies d'Alicia Gallienne, morte à 20 ans, L'autre moitié du songe m'appartient, ouvert à coté de moi. Sa photo en noir et blanc, son visage de poupée andalouse et triste qui me fixe, le fait que je ne pouvais qu'aimer tendrement sa poésie d'enfant mourante. Le chat qui somnole sur la valise rouge. Ma guitare dont j'ai cassé une corde en voulant justement en remettre une; la corde Ré. Mes mains que je n'ai (...)
Hier soir, tandis que je regardais attentivement L’amour est dans le pré (mon seul péché audiovisuel, Dieu ait pitié de mon âme), j’ai reçu un « je pense à toi » de Sofiane…
Cœur qui s’emballe et température qui monte. Joie qui remonte jusqu’au cerveau!
Tard dans la nuit, il a liké mon dernier haïku, enfin mon dernier tanka, qui parlait clairement de lui.
Je me sens mieux.
Je crois qu’il garde ses distances car il me sait en couple. (...)
(Mourir vieux, Tim Dup)
Il pleut. Léger orage. Papillon a entamé hier la tournée du chanteur Tim D... de qui il est le bassiste. Une date dans le nord de la France et ce soir une date à Bruxelles. Une tournée de 3 mois. C'est génial pour lui. çA lui avait tellement manqué.
Je crois que mes reins commencent à aller mieux. Même si je crois aussi qu'en plus de l'infection j'ai des calculs.
L'orage s'intensifie. Ainsi que la pluie. Je voudrais écrire ça à Sofiane: que j'aimerai l'écouter avec lui. Mais je ne peux pas. Je n'ose pas. Depuis notre rendez-vous, il a pris ses (...)
(Léonie Barbot- Fingers crossed)
Et j'ai revu Sofiane. Je l'ai revu la semaine dernière quand il était à Paris. Je l'ai revu lundi, et puis mercredi soir... jusqu'à jeudi midi.
Court mais intense. Il est presque l'inverse de ce que je m'étais imaginé.
J'avais brièvement parlé de lui dans cet écrit : Normandie du 6 avril 2021.
Sofiane était un client à moi que j'avais massé pour la première fois en juin 2019. J'avais immédiatement été touchée par lui; sa douceur, son respect, sa gentillesse, ses mains, son joli corps de félin, ses tatouages et surtout, surtout, sa (...)
Sur le chemin du travail et aussi au retour. Dans le métro désolant. J’écoute frénétiquement Country road, take me home de John Denver.
D’habitude, cette chanson me remplie toute entière de joie. De la joie qu’elle transporte avec elle.
Mais aujourd’hui, la joie n’est pas monté jusqu’à moi. Elle est resté dans la chanson.
À quel endroit j’appartiens exactement ?
(Je n’en sais rien.) (...)
Margot a accouché lundi en fin de journée de sa petite fille au prénom carnassier. Je suis heureuse pour elle, moins pour sa petite fille. Même avec un prénom aussi puissant, elle ne sera pas épargnée par ce qui se passe ici, et par ce qui: s'y passera.
J'aurai aimé, je pense, m'appeler comme ça. Le prénom je ne l'ai pas. Mais j'ai le tatouage pour exprimer cette animalité. (Il aura bientôt 10 ans, d'ailleurs, ce tatouage).
Dix ans aussi, que je connais Margot. En août, ça fera 10 ans. On s'était rencontré en Floride, dans un sanctuaire de sauvetage et de soins pour grands (...)
Je ne peux pas ne pas croire qu’il soit tombé amoureux.
Je ne peux pas croire qu’il ne soit pas tombé amoureux.
Un garçon somme toute très médiocre. Très moyen. (...)
Cette injonction à ne pas s'écouter, à satisfaire l'égo de l'homme, à ne plus exister pour que lui se sente puissant. Ce viol permanent, consenti pour se sentir normale et/ou être tranquille.
Je l'ai expérimenté aussi, bien sur, dans des draps oubliés. Cette simulation du plaisir quand on ne ressent rien, et qu'on s'interroge; qu'est ce qui cloche chez moi ?
Musique écoutée : https://youtu.be/7wvg71IDoAE
(Sofiane Pamart; j'aime son jeu, tellement aérien, ses mains comme des oiseaux qui se posent sur les touches du piano.)
Je suis revenue il y a quelques jours de mon séjour en (...)
Hier, j'étais en colère contre moi. Déçue. Du temps perdu.
Je comptais me faire un après-midi lecture; terminer ce livre de Duong Thu Huong. Au lieu de ça, je me suis endormie sur le lit dans la chambre d'amis. J'ai dormi de 14H00 à 17h37. Mal en plus. J'avais froid. J'avais une position douloureuse, inconfortable. Je n'arrivais pas à me réchauffer. Le chat dormait à côté de moi sur un coussin. Et j'ai fais un drôle de rêve.
Un rêve; une maison récemment achetée quelque-part sur la côte atlantique (je le savais car il y avait des pins maritimes et le sol était sablonneux. (...)
En sortant: un majestueux cerisier en fleurs. Touffu et cotonneux comme un nuage rose. Une barbe à papa. Une bienveillance enfantine dans laquelle j'aurai voulu m'enfoncer. Pour ressortir, peut-être, de l'autre côté, dans un monde merveilleux. Un monde qui aurait été bien géré, respecté, aimé. Un monde sans hommes très probablement. Une opportunité. Une nouvelle chance pour l'Humanité. Un autre côté du miroir qui serait le contraire du monde dévasté qu'il reflète.
On mène une vie de retraités en fin de compte. On ne travaille pas. On ne sort pas boire des coups et danser (...)
Sortir de Paris. De mon 93 étriqué.
J'ai passé ce week-end memorable en Normandie. Avec ma soeur et ma cousine.
On est parti de Paris samedi matin tôt en voiture. Nat était au volant. So sur le siège passager. Moi à l'arrière. La petite est toujours à l'arrière. Et je suis la petite soeur. La petite cousine.
J'ai bientôt 34 ans mais: je serai éternellement la petite. Après moi, ce sont les générations suivantes: neveux, nièces, petits cousins. J'aime tellement ça, être la petite. La dernière née de ma génération. Le rayon de soleil, comme m'appellent mes soeurs, Nat et (...)
Je n’ai pas toujours été belle. Enfin: je n’ai pas toujours été belle pour les hommes et les garçons qui m’entouraient. Pour les hommes si, peut-être, pour les garçons non, pas toujours.
Les garçons un peu plus âgés que moi ont deviné avant moi que j’allais être belle. C’est comme ça que la beauté est entrée dans ma vie;
Elle est entrée par les mots des garçons plus âgés qui voyaient en moi ce que je ne voyais pas encore.
C'est parti de là.
De la discussion avec Papillon, l'une de mes préférées; celle sur les discriminations raciales.
C'est là que Papillon (...)
"...avec un peu d'imagination, j'arriverai peut-être à croire que les troupeaux magnifiques peuplent encore les savanes. Et que leurs sabots grandioses résonnent encore sur Terre durant leurs courses folles."
Je suis née dans les années 80, à une époque où les girafes, les éléphants et les rhinocéros peuplaient encore les plaines d'Afrique. A une époque où ils couraient encore dans les plaines. (Et à une époque où les tigres étaient encore chez eux...)
Selon un très récent recensement, en 30 ans, la population des éléphants a diminué de 86%. Mon cauchemar absolu. Mon (...)
"Assises sur un banc dans le jardin des Tuileries, nous observions les oiseaux sur les parterres de fleurs. Un corbeau a attiré mon attention. Peu farouche, il nous regardait en douce, curieux et à l'affut. J'aime particulièrement les corbeaux. Ce sont des oiseaux qui m'attirent beaucoup. Loin de l'image abominable qu'en a donné Jean Paul Rappeneau dans son adaptation du Hussard sur le toit en 95..."
Je ne suis pas inspirée. Le stress prends trop de place aujourd'hui. Ce stress que j'appelle stress obsessionnel, qui me rends visite de temps en temps et que je n'avais pas revu depuis (...)
Je sourirai en voyant ce violet profond, velours caressant. Je sourirai, encore, face à ce jaune dissipé qui déborde des pétales et à cet orange discret qui tente de l'assagir, pastel et cotonneux. Mais surtout, je m'émouvrai devant ce fushia vibrant, voluptueux à n'en plus finir, maître du bouquet qui en ordonne la mélodie. Et le vert, écrin végétal des bijoux délicats, oxygène des fleurs et de moi.
J'ai acheté ce matin un beau bouquet de fleurs.
(Je rentrais de mon rendez-vous pour ma radio de contrôle des poignets.)
Je l'ai vu dans le magasin; ses couleurs vibraient (...)
J'ai enfin créé ma page Instagram dédiée à l'écriture de mes haïkus: haikus_du_soir. Pour l'instant je n'en ai publié qu'un.
Mais: j'en ai écris un certain nombre depuis le printemps dernier.
J'ai découvert les haïkus lors du premier confinement. Et j'ai eu pour cette forme de poésie, instantanément, un immense coup de coeur. Tout de suite, je me suis prise de passion pour eux. Comme une révélation. Comme si toutes ces années écoulées sans que je ne m'y intéresse, j'étais passé à côté de l'essence même de la vie. Parce-que c'est extraordinaire un haïku. C'est la (...)
Ca fait une semaine aujourd'hui qu'il me l'a dit. Et qu'il me l'a écrit. Derrière cet écran de fumée. Maladroitement. En se contredisant. Le contraire de la clarté.
"Je veux toujours te voir, mais pas de la façon comme on le fait maintenant. Je veux qu'on se voit comme des amis."
Et ça fait une semaine que je rumine ses raisons qui n'en sont pas. Comment peut-on renoncer à ça ?
J'en ai parlé à trois personnes: ma soeur, Fany et Margot. Toutes les trois ont eu la même première réaction, à chaud et sans le travail d'analyse linguistique qui vient après: "Ah ben il en veut plus (...)
Je suis pleine de tristesse aujourd'hui. Le soleil n'y fait rien. Au contraire; il accroit ma peine, il la met en lumière. Tout est terne au soleil de midi. Terne et cru à la fois. La poussière vole dans les rayons blancs, multitude d'insectes étouffante. Multitude aux relents bibliques. Les taches sur les meubles sont poisseuses; thé, café, sucre, restes de nourriture. L'évier n'est que calcaire et mes cheveux sont gris. Tout est terne avant 17h30. Et puis.
Et puis après, tout resplendit. Dans la lumière dorée, la poussière disparait, les taches s'évanouissent, l'évier brille (...)
L'incompréhension et la colère du rejet.
Ce n'est pas mon coeur qui souffre, c'est mon égo. Ca fait moins mal à long terme mais c'est plus vif sur le coup.
03/03/21
Il me dit, comme je l'avais pressenti, qu'en fait demain il ne pourra pas me voir. Mais qu'il aimerait bien qu'on se voit quand même 30 minutes ou une heure, tôt le matin. Car c'est vrai, il pense, qu'il faut qu'on parle de quelque-chose d'important.
Je lui réponds qu'il s'imagine bien que je ne vais pas sortir de chez moi aux aurores pour me faire jeter. Qu'il n'à qu'à m'écrire ce qu'il à me dire.
S'ensuit tout un (...)
Pas d'alcool. Plus de café. L'ennui.
C'est le dernier jour de février. Tant mieux. Je n'affectionne pas particulièrement ce mois. Je le trouve trop court. J'aime les mois longs. Ceux où il y a beaucoup de jours. Qui donnent l'impression que la vie est longue. Février me rappelle trop, par sa fugacité, que la vie n'est pas longue en fin de compte.
Hier, Fany est passé à la maison. On a parlé d'Alejandro. C'est triste et morne, cette idée que c'est surement fini. Ces journées à l'hôtel, finies. Cet érotisme enivrant, fini. Ces rencontres attendues impatiemment et ce sexe (...)