Dissonance
J’ai depuis le début senti une dissonance chez Ismael. D’ailleurs, l’une des premières choses que je lui ai dite après qu’on ait couché ensemble c’est qu’il émettait des signaux contradictoires...
Angie m’a rappelé hier qu’il faut toujours se fier à son intuition. Qu’elle est puissante. Que parfois on ne le fait pas et on se trompe. Et avec Ismael ma première intuition n’était pas claire.
Ce matin, j’ai eu un date avec un nouveau mec. Le minot est très mignon. Beau même. Solaire. Souriant. Les indicateurs, là, sont au vert.
Tout à l’heure, il m’a proposé d’aller ensemble au Centre International de Poésie de Marseille (CIPM) à la date qui me conviendrait. (Au rendez-vous je lui ai parlé de ma pratique de la poésie). Plus tard, il m’a proposé qu’on aille dîner jeudi soir. Il m’a demandé quelles étaient mes contraintes alimentaires car il se souvenait que j’étais végétarienne et que je lui avais parlé d’antispécisme.
Il n’est pas très grand, il a de longs et beaux cheveux noirs, la peau matte, des taches de son et une barbe. Une vie riche et intéressante. Un sourire craquant. Le seul point commun avec Ismael c’est qu’il est d’origine tunisienne. Mais lui est de nationalité française.
Je dois reconnaître que les tunisiens sont beaux. Appelons-le Mehdi.
Je suis triste malgré tout. Triste en pensant à Papillon. Triste parce-que j’aimais être avec Ismael. Je suis peut-être un peu accro au désir. À la passion. Ça me fait un peu peur.
Sinon, je suis épuisée. Toute cette histoire m’a partiellement vidée de mon énergie. Je vais me démaquiller, prendre ma douche, me mettre au lit avec un bouquin et très certainement m’endormir à la deuxième page. Et c’est très bien comme ça. J’en ai besoin. Demain j’ai une longue journée au boulot.