Cette fois j'ai bien compris que tu n'étais pas immortel
Papa est hospitalisé. Depuis vendredi soir. Il a une vertèbre cassée (la L1). Il va devoir observer une immobilité totale et porter un corset. Je l’ai eu au téléphone hier. Sa voix avait cette consonnance sombre que je ne lui avais pas connu depuis des temps plus sombres encore… J’ai peur. En soit, une vertbère cassée ce n’est ni grave ni mortel. Mais j’ai peur de ce qu’il va faire de cet évènement. J’ai peur qu’il ne s’agisse de la bascule qui le fera glisser de l’autre côté : celui d’un laisser-aller synonyme de fin de vie. J’ai peur que ce ne soit le sommet de la montagne. Peut-être que je dramatise. Mais sa voix, hier… Son immobilité l’oblige à avoir besoin d’aide pour, par exemple, aller aux toilettes. Et ça, je ne le supporte pas. J’ai pleuré. Pleuré hier sur la plage du Frioul (Artémis m’a consolée). Pleuré hier soir. Pleuré ce matin au téléphone avec Papillon. Puis avec So. Pleuré en écrivant à Yassine qui me demandait des nouvelles. J’ai mal à ma tête. Je me sens impuissante. Je ne sais pas quoi faire.
Et la dernière chose dont j’ai envie, c’est parler avec mes soeurs ou mon frère. Ils m’angoissent, tous autant qu’ils sont.
Je n’ai plus qu’un parent bordel !!!! ! Je voudrais qu’il aille bien le plus lontemps possible !! !